|
Commune de
Soumagne
29
août, 8 h 39
SOUMA'BULLE
Dès septembre, les enfants scolarisés en maternelle et primaire
pourront profiter, chaque jour après l’école, d’ateliers créatifs
diversifiés et adaptés à leur âge, le tout encadré par une équipe
d’accueillants passionnés…
soumagne.be
Souma'Bulle |
Commune de Soumagne
Espace d’ateliers créatifs
et stages pour enfants… |
Souma’Bulle — Afin que ce soit plus clair !
Notre article relatif aux
ateliers et
stages de Souma’Bulle a suscité quelques réactions désobligeantes
de personnes très proches du MR soumagnard.
Depuis toujours, je me garde bien de polémiquer sur Facebook.
Cependant, quand on est mal compris, c’est qu’on s’est sûrement mal ou
insuffisamment exprimé. Alors, je vais essayer de clarifier mes propos.
Ce qui
est incontestable.
Il est évident qu’une conseillère communale a parfaitement le droit de
constituer et d’administrer une ASBL privée. Il serait d’ailleurs
malvenu pour moi de dire le contraire, puisque j’ai été personnellement
dans cette situation lors de la précédente mandature.
Par définition, toute initiative émanant d’une telle ASBL est d’ordre
privé.
Permettez-moi toutefois de relever que l’annonce des services proposés
par Souma’Bulle à la population soumagnarde n’a pas été faite par ses
propres soins, comme en témoigne la
copie ci-dessus.
Sous le titre « Commune de Soumagne », elle est apparue sur la page
Facebook officielle de la commune placée sous la responsabilité de M.
le Bourgmestre Benjamin Houet, en charge de la communication au
Collège.
Ce qui
est problématique.
Au vu de cette annonce, où il n’apparaît pas que SOUMA’BULLE est une
ASBL, qui peut dire qu’elle n’est pas un service communal tel
SOUMA’KIDS ? La possibilité de confusion est manifeste.
D’autre part, « Les enfants... pourront
profiter chaque jour après l’école... » est-il annoncé. En
réalité, qui pourra profiter ? En fait, deux ou trois jours par
semaine, exclusivement les enfants dont les parents auront les moyens
financiers suffisants pour s’offrir ses services !
Les
questions sans réponses.
Alors qu’on nous annonce des ateliers « dès septembre »,
comment imaginer que l’on ne puisse pas encore apporter une réponse à
quelques questions élémentaires ?
- Dans quels locaux se dérouleront ces activités
extrascolaires ?
- Comment s’y rendront les
enfants des 12 implantations scolaires de la commune ?
- Quel sera le rôle de la
commune ? Quelles aides matérielles communales seront octroyées à
l’organisateur ?
Pourquoi ce silence ? Parce qu’on ne sait pas encore ? Parce
que ces questions dérangent ? En tout cas, les protagonistes sont
plus prompts à tenter de discréditer leur auteur qu’à répondre à ses
interrogations.
Une
collaboration entre le pouvoir communal et une ASBL privée doit-elle
être proscrite ?
Évidemment que non, c’est même parfois souhaitable. Dans le cas qui
nous préoccupe, elle est même explicitement prévue par le décret
intitulé ATL (Accueil Temps Libre).
Dans ce cadre, le rôle de chaque institution est bien défini et à aucun
moment l’amalgame ne peut être fait entre la commune et l’ASBL.
Entre autres choses, le décret et ses arrêtés d’application détaillent
les conditions d’agrément et de subsidiation des opérateurs d’activités
extrascolaires. Par exemple, celles-ci doivent s’inscrire dans le cadre
d’un programme CLE (Coordination Locale pour l’Enfance) adopté par le
Conseil communal et les tarifs maximums sont de 2 €/heure.
Où est ce programme à Soumagne ?
Les
tarifs.
Une petite rectification. N’apparaissant pas dans le document
d’inscription, mais bien dans le règlement de l’ASBL, une
microréduction de 0,5 €
par jour est octroyée à partir du 2e enfant. Les chiffres deviennent
donc 6,5 € par jour, soit
de 65 € à 78 € par trimestre,
ou le double si vous choisissez 2 jours d’ateliers par semaine.
Pour le mercredi après midi, il en coûtera 10 € pour le 1er enfant et 8 € pour les suivants.
Pour deux jours la semaine et en considérant la réduction, le coût par
exemple pour une famille de 3 enfants
sera donc de 370 à 444 € par
trimestre. Si
on y ajoute le mercredi après-midi, le montant s’élèvera de 630 € à 756 € par trimestre !
À ceux qui confondent, rappelons néanmoins qu’il s’agit ici d’activités
extrascolaires et non pas de simples garderies, telles que celles
organisées gratuitement dans toutes les écoles de Soumagne.
En ce qui concerne les stages : 75 €
pour une semaine de 5 jours, réduits à 60 €
si les parents ne bénéficient pas d’un revenu dépassant le RIS (Revenu
d’Intégration Sociale).
À titre de comparaison, notons que pour des activités comparables, le
coût hebdomadaire des stages de Souma’Kids est 5 fois moindre, c’est-à-dire de 15 € pour le 1er enfant et de 10 € pour les suivants. Établis
en 2014 quand les difficultés budgétaires s’annonçaient, rappelons que
chez écolo+, nous les avions jugés à la limite socialement acceptable
pour les familles précarisées.
Cohésion
sociale ?
« Notre
objectif est d’aider les enfants de 2,5 à 12 ans à grandir, évoluer et
à s’épanouir en renforçant la cohésion sociale », peut-on
lire dans le projet de l’ASBL.
Comment peut-on prétendre renforcer
la cohésion sociale par un projet qui, au contraire, apporte dans nos
écoles une discrimination supplémentaire basée sur les revenus des
parents ?
(SPW — Portail de la cohésion sociale : « La cohésion sociale est définie comme
l’ensemble des processus qui contribuent à assurer à tous les individus
ou groupes d’individus l’égalité des chances... »).
À
propos de l’ASBL Souma’Bulle.
Être membre effectif d’une ASBL ou de son conseil d’administration,
tout en étant animateur rémunéré dans cette structure mérite d’être
souligné. Si en même temps, on est le patron et son employé, qui n’a
pas vu qu’il y avait là un conflit d’intérêts ?
D’autre part, quand une conseillère communale administre une ASBL
privée dont les actions sont en relation étroite avec les écoles
communales, elle se doit d’éviter toute confusion entre ses deux
fonctions qui serait source d’un nouveau conflit d’intérêts.
En
guise de conclusion.
Puisque l’ASBL Souma’Bulle est une initiative privée, libre à elle de
déterminer les conditions de ses services, à condition qu’elle assume
entièrement son fonctionnement sans aide publique (personnel, locaux,
transports, etc.). Ce qui n’est déjà plus le cas, puisque c’est la
commune qui assure la promotion de ses services.
Notre
espoir : En ce qui nous concerne, nous souhaitons que soit
voté au Conseil communal un programme de coordination locale pour
l’enfance qui serait exécuté par des services communaux ou des ASBL
agréées par l’ONE, après appel d’offres.
Et que dans ce cadre, soient organisées, sans discrimination négative
supplémentaire, des activités extrascolaires enrichissantes et accessibles à tous les enfants de toutes
les écoles, quelle que soit la situation sociale de leurs parents.
En bref, en cas d’aides communales ou de
subsides régionaux,
Non
à de simples garderies pour les pauvres
Oui
à des activités extrascolaires valorisantes pour tous
Pascal ÉTIENNE
Bête, menteur et méchant
Soumagne, le 8 septembre
2019
P-S :
Que ceux qui, à court d’arguments sur les réseaux dits sociaux,
opposent aux faits et aux réflexions des insultes gratuites à leur
auteur se rassurent, je les reçois sans amertume et n’éprouve aucun
ressentiment à leur égard.
Toutefois, permettez-moi de leur conseiller, ainsi qu’aux nombreux
lecteurs qui ont heureusement la fibre sociale, de prendre la peine de
lire cet article de la Fédération des Maisons médicales
relatif à l’accueil extrascolaire.
|
|
|