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Cerexhe-Heuseux, plus Vert que Vert ?

Ces dernières semaines, deux dossiers impactant essentiellement les villages de Cerexhe-Heuseux et d’Évegnée-Tignée ont fait la une de l’actualité. Or, il apparaît que pour de nombreux habitants, il y a matière à confusion.
 
En résumant la situation pour ces deux dossiers, nous espérons donc apporter un peu plus de clarté pour les citoyens peu attentifs à certains détails.
 
1. L’entreprise Magnée-Enrobés
 
Le permis unique pour le site de production de tarmac, rue du Fort, arrivant bientôt à échéance, Magnée-Enrobés présentait ce 17 janvier 2022 son nouveau projet lors d’une « Réunion d’Information Préalable », appelée parfois malencontreusement R.I.P.
 
Rappelons brièvement la procédure :
  1.  Présentation du projet à la population qui est invitée à formuler ses observations.
  2.  Réalisation d’une étude d’incidence sur l’environnement.
  3.  Dépôt du projet complet dans sa forme définitive.
  4.  Réalisation par le Collège communal d’une enquête publique auprès de l’ensemble de la population et consultation des divers organismes et institutions concernés (pompiers, voiries, environnement, etc.).
  5.  Décisions des autorités concernant l’octroi du nouveau permis.Pour en revenir à la réunion d’information préalable, ce ne sont pas à proprement parler les dirigeants de l’entreprise, c’est-à-dire le groupe Baguette, qui ont exposé le projet, mais son auteur, Mathieu Scheen du groupe Ingeos.
Tel un avocat ou plutôt tel un vendeur de poudres à lessiver lavant plus blanc que blanc, celui-ci s’est donc employé à faire l’éloge de son produit. Ce projet comprend un nouvel aménagement complet du site duquel nous retiendrons les deux volets les plus déterminants pour les riverains.
 
A. –  Une nouvelle centrale de production de tarmac.
 
Désormais, selon ce projet, nous aurons droit à une nouvelle Centrale d’enrobés unique en Europe, moins énergivore, plus performante et plus écologique, avec une capacité de production accrue à répartir différemment dans le temps pour une production annuelle identique.
 
Les normes imposées par la Région wallonne sont tellement exigeantes qu’une firme suisse réputée s’est désistée et que seule une entreprise italienne a pu s’engager à les respecter, nous dit-on. Sans pouvoir toutefois le démontrer, puisque ce sera une première pour eux.
 
Le paradoxe, c’est que plus l’auteur du projet avançait des arguments censés nous rassurer, plus l’inquiétude grandissait, car quand c’est trop beau pour être vrai, ce n’est plus guère crédible !
 
Qu’arrivera-t-il par exemple si après la construction, on s’aperçoit que cette firme italienne s’est montrée trop présomptueuse et n’est pas parvenue à atteindre les objectifs environnementaux annoncés ? Osera-t-on refuser la mise en service de l’usine ?
 
Il y a de quoi en effet se souvenir que lors de la présentation des précédentes installations à cet endroit, on nous avait déjà vanté leur modernité caractérisée par un fonctionnement sans émission significative de pollution. Tous les riverains savent ce qu’il en est advenu !
 
Remarquons aussi qu’en nous assurant que le vert de 2022 serait considérablement plus vert que le précédent, on en conclut que l’entreprise reconnaît nous avoir à l’époque trompés sur la marchandise. Pas de quoi donc nous inspirer confiance.
 
Et ce n’est pas la proposition d’un comité d’accompagnement qui y changera quelque chose. L’expérience nous ayant démontré (Ex Joskin) que ce type de comité servait essentiellement à amadouer les riverains inquiets, sans réel pouvoir d’amélioration de la situation.
 
B. – L’extension de l’entreprise par l’ajout de zones supplémentaires de stockage de matériaux.
 
Dû notamment à l’augmentation bénéfique du recyclage de déchets routiers, le second volet suspect de l’opération consiste en l’augmentation des aires de stockage à même le sol de matériaux (inertes essaie-t-on de nous convaincre) et qui plus est en zone agricole.
 
Mais qui peut nous garantir que la pluie transperçant ces montagnes de résidus routiers ne va pas se charger de pollution avant de s’infiltrer dans le sol et d’atteindre les nappes phréatiques ?
 
Du point de vue environnemental, rappelons-nous aussi que Magnée-Enrobés a été sanctionnée l’année dernière pour avoir saccagé le bosquet sur lequel veut s’étendre l’entreprise (c’était de l’entretien nous dit-on !).
 
Depuis, Magnée-Enrobés prétend s’être métamorphosée au point de se présenter en championne de l’environnement. Cerise sur le gâteau, voyez vous-même ce qu’elle nous propose comme aménagement.
  •  Temporisation des eaux pluviales.
  •  Deux zones végétalisées conservées (Total 2.400 m²) plus une zone biodiversité de 7.500 m².
  •  1.500 m de nouvelles haies plantées et 350 m de haies maintenues.
  •  Vergers et abris animaliers à créer.
  •  Nouvelle mare à créer, 200 m² de pentes douces, soit une augmentation de la capacité accueil d’amphibiens et d’odonates.
  •  Fauchage tardif des zones herbeuses.
On ne vous ment pas, un vrai petit paradis bucolique, un havre de biodiversité. Pourquoi pas y organiser des pique-niques les dimanches d’été tant qu’on y est ?
 
On serait tenté d’applaudir des deux mains. Sauf que nous restons sceptiques.
 
Il y a là de quoi en effet se montrer prudent, alimenter notre réflexion, et préparer nos réactions à l’enquête publique qui sera réalisée dans quelques mois.
 
De plus, nous n’oublions pas notre promesse de batailler pour sauvegarder dorénavant l’intégralité des zones agricoles de notre commune. S’il n’y a pas compensation à un autre endroit, c’est-à-dire une zone industrielle équivalente rendue à son usage agricole, nous nous devons de nous opposer à cette extension de l’entreprise.
 
2. Le Projet de Remblai voisin
 
Le second dossier concerne l’énorme projet à répétition de remblai entre la rue du Fort et l’autoroute et est l’œuvre du consortium Tradecoliège s.c.r. l., où l’on retrouve toutefois les mêmes protagonistes que dans le dossier Magnée-Enrobés.
 
Après le refus par le Collège communal du permis sollicité pour la 2e version du projet, son auteur regrettait dans La Meuse du 16/11/2020 cette « décision électorale », et déclarait en outre « Un comité de riverains s’est formé, puis l’Échevin de l’Aménagement du territoire et le Bourgmestre de Soumagne ont retourné leur veste ».
 
Quoique nous pensions que l’Échevin concerné était plutôt celui de l’Environnement, nous nous sommes réjouis à l’époque de cette décision.
Et c’est avec satisfaction que nous avons appris le 25 janvier dernier que le Collège communal, malgré quelques aménagements, avait confirmé sa décision précédente en refusant d’octroyer le permis sollicité pour la troisième fois.
 
Le Collège justifie ainsi sa décision :
  •  Cette nouvelle demande n’a pas permis d’apporter de solutions aux multiples problématiques énoncées dans les précédentes décisions de refus, à savoir notamment en termes de mobilité, de nuisances environnementales, de préservation du biotope et du paysage.
  •  Incompatibilité de l’activité dans la zone agricole dans laquelle elle souhaite s’implanter ainsi que le risque lié à l’aléa d’inondations du site.
  •  Avis défavorable de la CCATM et 879 réclamations reçues dans le cadre de l’enquête publique.
Cela dit, les opposants seraient bien inspirés de s’abstenir de chanter victoire, car on doit s’attendre à ce que le promoteur introduise un recours auprès du Gouvernement wallon où il a de bons relais politiques, notamment auprès du Ministre MR de l’Aménagement du Territoire et de l’Agriculture, W. Borsus.
 
Dans cette situation, deux cas de figure peuvent se présenter :
  1.  Le Collège communal est farouchement déterminé à empêcher la réalisation de ce projet. Dans ce cas, nos mandataires locaux MR et Écolo vont user de toute leur influence pour convaincre leurs leaders du Gouvernement wallon de rejeter le recours présenté par les promoteurs.
  2.  Il se peut également que le Collège communal de Soumagne nous jette de la poudre aux yeux en refusant le projet tout en sachant que leurs congénères du Gouvernement wallon l’autoriseront. Face à leur opinion publique, les mandataires locaux pourront dans ce cas se prévaloir de leur action musclée, tandis que les mandataires régionaux MR et Écolo feront de même face aux promoteurs. Ainsi, tout ce petit monde politique serait gagnant !
**************
 
Voilà résumé l’enjeu de ces deux projets prédominants pour la santé publique et l’environnement de nos villages campagnards et auxquels nous resterons vigilants face à leur évolution future.
 
Seuls, les mois prochains nous éclaireront à ce sujet, sachant qu’après tout, les choses sérieuses viennent peut-être seulement de commencer !
 
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 15 février 2022
 
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